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Libération

Alain Juppé claque la porte de la direction du RPR. «Un climat de suspicion règne parmi nous», a-t-il dénoncé hier soir.

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publié le 17 juin 1999 à 23h14

Au RPR, l'apéritif tourne au vinaigre. A 13 heures, Jacques Chirac

tire le bilan des européennes et prône «la réconciliation» devant quelques députés RPR, UDF et DL reçus à l'Elysée. Cinq heures plus tard, Alain Juppé claque la porte du conseil politique, la direction provisoire du mouvement gaulliste. «Je suis préoccupé par le climat de suspicion qui règne actuellement parmi nous», écrit le maire de Bordeaux dans une lettre adressée à Nicolas Sarkozy, avant de constater: «J'ai notamment observé que le minimum de discrétion et de confiance nécessaire à la sérénité de nos débats n'était pas observé au sein de nos instances.»

La veille, lors des réunions du bureau politique puis des parlementaires RPR, des rumeurs sur la volonté de Jacques Chirac de le replacer à la tête du parti avaient déclenché une bronca d'une partie des députés. Alain Juppé leur proposait de repousser sine die l'élection d'un nouveau président du RPR et de confier la direction du RPR au conseil politique composé de lui-même, de Nicolas Sarkozy, d'Edouard Balladur, de Christian Poncelet, de Jean-Louis Debré et de Josselin de Rohan. Les séguinistes ­ mais pas seulement eux ­ y ont vu une manoeuvre. Qu'ils se sont dépêchés de bloquer. C'en était trop pour Alain Juppé, qui s'était déjà fait éjecter de la présidence du RPR par Philippe Séguin en juin 1997, aux lendemains de la dissolution ratée.

Pour le président de la République, c'est une nouvelle tuile. Soucieux de panser les plaies de la déroute des européen