C'est parti pour le budget 2000. Cet après-midi, les députés vont
débattre en séance des grandes orientations de la prochaine loi de finances. Reçus hier matin par la commission des Finances, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie, et Christian Sautter, secrétaire d'Etat chargé du Budget, ont justifié leurs priorités (gel des dépenses de l'Etat, poursuite de la baisse des déficits publics) sans toujours convaincre. Curieusement, les critiques des parlementaires s'organisent à fronts renversés: alors que l'opposition dénonce une rigueur préjudiciable à l'investissement des collectivités locales, la majorité s'inquiète du peu d'enthousiasme à évoquer des baisses d'impôts, notamment de TVA. Entretien avec Christian Sautter.
Quelle leçon tirez-vous du scrutin de dimanche?
Le résultat des élections est un encouragement pour le gouvernement et pour la stratégie qu'il poursuit, axée sur la croissance et les créations d'emplois. Il n'y a donc pas de raison de s'écarter d'une politique budgétaire sérieuse, ni trop rigoureuse, ce qui risquerait de casser la croissance, ni trop laxiste, ce qui obérerait l'avenir des générations futures.
Pensez-vous que les députés contesteront les hypothèses du budget, notamment sur le rythme de la croissance?
Je n'anticipe pas un débat très vif. J'ai la certitude que nous sommes sortis du trou d'air, même s'il est encore difficile de dire quel sera le rythme de la croissance à la fin de l'été. Nous ferons le point fin juillet. Toutefois, quand je v