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Libération
Interview

Daniel Cohn-Bendit: «je veux m'impliquer en FRANCE». La tête de liste des Verts veut être partie prenante du débat politique et structurer «la troisième gauche».

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publié le 17 juin 1999 à 23h15

Après six mois de campagne en France et un joli score de 9,7%,

Daniel Cohn-Bendit, installé sur son balcon à Francfort, se penche sur sa campagne, son résultat et ce qu'il compte en faire. Alors, parti, ou sur le point de revenir?

J'ai toujours dit que la campagne européenne ne s'arrêtait pas le 13 juin. Mon rôle politique en France, c'est de continuer à mobiliser, à structurer le débat sur l'Europe. Ma circonscription, maintenant, c'est la France. Mon référent politique pendant cinq ans, ce sera les électeurs français. Je serai donc complètement impliqué en France dans le débat, le discours. Je veux jouer mon rôle dans les états généraux que veulent organiser les Verts, je veux m'impliquer pour que le potentiel qui s'est exprimé pendant les élections s'arrime à nos pratiques, à nos idées. Et ce n'est pas gagné. Mais je ne vais pas me changer en un homme politique voulant un destin national. Cette élection était tout de même l'occasion d'assouvir la vieille obsession du retour de l'ancien soixante-huitard?

C'était le pari personnel de cette élection. Il était important, c'est vrai. Il s'est surtout joué pendant la campagne. Rien que le fait de me balader en France, les rencontres que j'y ai faites, ça a été pour moi la concrétisation de cette rentrée. C'est là que j'ai bouclé la boucle. J'avais envie de le faire. Ça représentait un risque, celui de m'apercevoir que je n'étais, entre guillemets, «qu'un mythe». Moi, je voulais restructurer ce mythe et le faire devenir une réal