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Interview

Jean-Marie Spaeth (CFDT), président de la Cnam. «Il faut se poser la question de l'utilité de certains soins». La Caisse défend son plan de 62 milliards d'économies.

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publié le 19 juin 1999 à 22h59

Depuis lundi, les principales stations de radio diffusent un spot

qui incite les médecins généralistes à devenir les «référents» de leurs patients. Quant aux pharmaciens, ils sont désormais autorisés à remplacer certains médicaments de marque par leur équivalent générique, moins coûteux. Deux mesures concrètes qui préparent la mise en oeuvre du «plan stratégique» que la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés) soumet actuellement à ses différents partenaires. Appliqué à la lettre, ce plan pourrait induire 62 milliards d'économies sur un total de plus de 600 milliards de francs de dépenses d'assurance maladie par an. Jean-Marie Spaeth (CFDT), qui préside depuis deux ans aux destinées de la Cnam, explique comment il entend jouer de l'exigence de qualité des consommateurs pour que les professionnels régulent eux-mêmes l'offre de soins.

Où en est le débat sur le plan stratégique?

Pourquoi a-t-on besoin d'un plan? Quand il arrive à 25% de la population, si l'on en croit le Credes (1), de renoncer à se faire soigner pour des raisons financières; quand il faut créer la CMU pour permettre à 10% de la population d'accéder normalement aux soins; quand des praticiens eux-mêmes dénoncent ouvertement l'inégalité de prise en charge des malades dans certaines pathologies comme le cancer ou le diabète; quand on prend mal ou pas du tout en charge des besoins essentiels comme la dépendance; et qu'en même temps la France dépense pour la santé 2 points de PIB de plus