Lionel Jospin n'a rien dit. Le conseil national du PS lui offrait
pourtant, samedi, une bonne occasion de revenir sur les élections européennes. Et puis le succès de dimanche dernier l'autorisait à quelques élans d'autosatisfaction. Mais rien. Très surpris, les socialistes l'ont vu filer vers le Salon du Bourget avec son ministre de la Défense, Alain Richard, sans avoir dit un mot. Manifestement le Premier ministre s'est retenu. Pouvait-il parler de la droite sans écorner Jacques Chirac, son partenaire de cohabitation? Pouvait-il aussi se féliciter de la victoire de sa majorité sans s'attarder sur les changements survenus: faiblesse de l'allié communiste et poussée verte? Car voilà bien le sujet qui fâche à gauche. Et le Premier ministre au premier chef.
L'illusion du réel. Les socialistes ont donc choisi d'en faire une péripétie. Une parenthèse, ces élections européennes. Résumé des débats du conseil national: le score du PCF est tout à fait «conjoncturel» et totalement déconnecté de la réalité de son implantation. Idem pour les Verts. Le premier est donc en deçà de son niveau réel, le deuxième bien au-delà de ce qu'il pèse. Etrange retournement de l'Histoire: les socialistes sont les meilleurs amis des communistes. Et cette fois, ils sont sincères. C'est qu'il ne faudrait pas leur casser leur jouet, leur majorité plurielle. La remodeler serait la fragiliser. Alain Geismar (conseiller de Claude Allègre) a tout de même trouvé une utilité au vote vert: «Il vaut mieux un vote