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Libération

Le projet de loi sur les liens entre le pouvoir et le parquet. Guigou fait grogner la majorité. L'examen du texte commence aujourd'hui à l'Assemblée.

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publié le 22 juin 1999 à 23h10

C'est un sujet éminemment sensible. Et pourtant, il ne s'agit pas de

couper le lien entre le pouvoir politique et les procureurs, mais de le «refonder», comme l'assure Elisabeth Guigou. C'est encore trop pour nombre de députés, et le projet de loi chancellerie-parquet qui vient aujourd'hui en discussion à l'Assemblée nationale déclenche la controverse au sein même de la majorité plurielle. Il y a d'abord les socialistes qui sont réticents. Jacques Floch, député de Loire-Atlantique, s'en fait l'interprète. «Compte tenu des relations de mauvaise qualité de certains magistrats avec certains hommes politiques, c'est un texte très polémique. Aujourd'hui, certains d'entre nous pensent que les juges veulent leur peau et d'autres que les magistrats rêvent d'un réel pouvoir. Il y a deux siècles de contentieux. Evidemment, je suis plus équilibré, mais il faut bien admettre qu'en contrepartie d'une plus grande indépendance, les magistrats devront aussi être plus responsables.»

Cette méfiance envers les magistrats, on la retrouve sur tous les bancs de l'Assemblée. Jusqu'au perchoir. Puisque Laurent Fabius en personne a ­ à sa manière ­ critiqué les carences du projet à qui il reproche de ne pas comprendre de volet sur la responsabilité des magistrats. Ses amis ont renchéri, feignant d'ignorer que cette disposition sera inscrite dans un texte ultérieur sur le statut des magistrats. «On a tous fait exprès, raconte Jacques Floch, car nous disons que la liberté d'action signifie également a