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Libération

La bataille sans avenir de la majorité sénatoriale. L'Assemblée aura le dernier mot sur la réforme du scrutin.

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publié le 24 juin 1999 à 23h07

La majorité de droite a beau tempêter, rien n'y fait, Lionel Jospin

est bien décidé à réformer le mode du scrutin des sénateurs. Le Premier ministre avait lancé l'offensive au printemps 1998 traitant la Haute Assemblée «d'anomalie parmi les démocraties» alors qu'elle s'opposait à la réforme du cumul des mandats. Le projet du gouvernement, dont l'examen a commencé hier au palais du Luxembourg, consiste à réparer des injustices démographiques qui avantagent les toutes petites communes et les villes de 9 000 à 10 000 habitants. Au prochain renouvellement sénatorial en 2 001, si le gouvernement tient son calendrier, il y aura une règle «simple, claire et juste», a assuré Jean-Pierre Chevènement: un délégué par tranche de 500 habitants. Mais puisque cette modification ne suffirait pas à «rosir» la Haute Assemblée, le scrutin proportionnel s'appliquera aux départements élisant 3 sénateurs (au lieu de cinq actuellement). Depuis des mois, la majorité sénatoriale n'a pas lésiné pour alerter l'opinion: consultation de tous les maires de France, meeting à Rennes avec les élus locaux du grand Ouest, etc. Son axe de communication: le gouvernement cherche à étouffer la représentation des petites communes, il va accélérer la désertification des campagnes, il cherche à dresser les grands centres urbains déshumanisés contre les petits bourgs. Hier encore, la droite s'est érigée en ultime défenseur des «territoires». Elle refusera demain d'adopter le projet du gouvernement. Elle votera le si