Cagnes-sur-Mer envoyé spécial
L'une veut «rester française», l'autre n'entend surtout pas «devenir UDF», un troisième rêve d'un retour au «temps où c'était pas le bazar dans la rue», et tous hurlent à la «trahison de Jacques Chirac»: les militants RPR de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes changent d'écurie. Les sympathisants qui se pressent dans sa permanence s'apprêtent à emboîter le pas de Lionnel Luca, le député du cru, qui a quitté le RPR pour le RPF. Et une bonne partie de la base RPR du département risque de faire de même.
Tourner la page. En 1995, avec plus de 65% des voix, Jacques Chirac y avait obtenu son meilleur score national. Quatre ans plus tard, les Alpes-Maritimes ont fait un triomphe à Charles Pasqua. Arrivé en tête du l'ensemble du département avec 20,37% des voix, comme dans toutes les grandes villes (18,76% à Nice, 22,36% à Cannes, etc.), l'ancien ministre de l'Intérieur a écrasé Nicolas Sarkozy, ramené à 14%. De quoi convaincre ses supporters de tourner sans regret la page RPR. «C'était devenu un parti de notables et de technocrates, se lamente Pouchette, adhérente depuis sa fondation en 1976. Maintenant, on y rentre pour se faire une situation». «Ici, on en a, des alimentaires», renchérit Marie-Paule en dénonçant Christian Estrosi, député RPR de la circonscription voisine, «prêt à tout pour garder son mandat». «Tous ces types, s'ils n'ont plus d'écharpes, ils ne bouffent plus», ajoute David, 37 ans, qui dirige une petite entreprise de BTP à Villene