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Libération

Exclus et malades, voisins mal-aimés.

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L'hostilité des riverains condamne certains centres d'accueil à déménager.
publié le 26 juin 1999 à 23h06

Autistes, sans domicile fixe, toxicomanes, malades du sida. Tout le monde est d'accord pour faire quelque chose pour eux. De là à les accueillir en dessous de chez soi" Un sondage (1) BVA-Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés) de septembre 98 souligne que les handicapés figurent en tête des personnes en situation d'exclusion que les Français (pour 28% d'entre eux) souhaitent aider financièrement. Les SDF les talonnent (20%), suivis des malades du sida (17%). Mais pour le soutien de proximité, c'est une autre paire de manche. Malgré le succès des politiques de réinsertion en milieu ouvert, les riverains montrent souvent qu'ils n'ont pas passé ce cap d'accueillir des personnes «différentes» à proximité de chez eux. Leur opposition transforme même souvent l'implantation en échec. Voire en cauchemar pour les nouveaux arrivants. Bien souvent, c'est la rumeur qui met le feu aux poudres. Elles se propage par ignorance. «En été, vos fenêtres sont ouvertes, les mouches et les moustiques viennent sur vos malades et se promènent dans nos maisons», a glissé une dame du quartier des Buttes-Chaumont au directeur de l'institut de soins palliatifs Jeanne-Garnier, qui accueillait jusqu'en mars 1996, entre autres, des malades du sida. La contamination, les morts qui sortent «sans même un drap sur le corps», les corbillards qui gênent la circulation. Tout est bon. Au bout de deux ans d'une bataille de pétitions et d'interventions des riverains auprès de la Ddass, le centre démén