Si le doute a affleuré l'esprit de Robert Hue au lendemain des
élections européennes, c'est aujourd'hui de l'histoire ancienne. «Personne n'a demandé ma démission, même les plus critiques», s'est-il réjoui vendredi, au second jour de la réunion du comité national du PCF. Une non-demande, vécue comme un blanc-seing à sa stratégie. Fort de ce qu'il considère comme un encouragement à continuer dans la voie de la modernisation, le maire de Montigny-lès-Cormeilles (Val-d'Oise) persiste et signe: «Si c'était à refaire, je proposerais la même chose. ["] Le choix stratégique est bon, mais il faut accélérer la mutation». «Si on fait du surplace, on est foutu», confiait pour sa part le ministre communiste Jean-Claude Gayssot. Preuve que l'heure est à la marche forcée, Hue a annoncé devant le comité national la tenue d'un congrès «fondateur», en février 2000 à Martigues (Bouches-du-Rhône). «Tout est sur la table, insiste-t-on dans son entourage. Le changement d'organisation, de direction, de nom"» «Mais il ne s'agit pas de liquider ce qui existe. Il s'agit de faire autre chose», reprend Pierre Blotin, numéro deux du parti, effrayé par les expériences mortifères des communistes espagnols ou italiens.
Ce forcing à la modernité prend le risque de laisser des militants au bord de la route. Car les interrogations sur la stratégie «huiste» perdurent. «Depuis 1984, il y a une tendance de fond qui met en cause notre légitimité populaire et politique», a ainsi expliqué André Gerin. Comme Alai