Une chose est certaine: il était devenu insupportable pour les représentants de la France, berceau des droits de l'homme, de s'asseoir à la table des grands et de défendre les principes de notre démocratie tout en s'affichant parmi les derniers de la classe européenne en matière de représentation féminine en politique avec 10,9%. Le vote de ce lundi constitue donc une avancée, un progrès qu'il a fallu arracher, mais c'est un tout petit pas et le gouvernement doit absolument le confirmer. Il peut dans ce domaine s'inspirer des «recommandations» de l'Europe.
Ainsi, mardi dernier, lors d'un débat qui eut lieu à Strasbourg, le Conseil de l'Europe a fixé à 30% le seuil critique au-delà duquel le poids des femmes, leur culture, leur vision des choses, peut commencer à peser vraiment sur les décisions. Seuls la Suède (42%), le Danemark (37,5%), la Norvège (36,4%), les Pays-Bas (36%) et l'Allemagne depuis peu (30,9%) ont atteint ce chiffre. Le thème de la parité est venu de l'Europe, de la charte d'Athènes, adoptée en 1992. La France y faisait pâle figure. Depuis, pressés par les institutions européennes, de nombreux pays ont fait de sérieux efforts pour rattraper leur retard: l'Autriche (26,2%), l'Espagne (24%), le Luxembourg (20%), la Grande-Bretagne (18%) La France doit la faible progression (+4%) du nombre de ses femmes parlementaires aux seuls efforts du Parti socialiste en juin 1997, qui a triplé sa représentation féminine à l'Assemblée nationale. Saurons-nous lundi soir ce que