Martine Aubry a fait parvenir aux partenaires sociaux une première
version du projet de seconde loi sur les trente-cinq heures, que le Parlement discutera à l'automne. Parmi les syndicats, la CGT, SUD et la CGC en font une critique sévère. L'UNSA se montre plutôt satisfaite. Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, explique à Libération en quoi l'orientation du gouvernement est, à son sens, la bonne.
La philosophie de la deuxième loi convient-elle à la CFDT?
Le fil conducteur nous satisfait. Nous y voyons de la cohérence avec la manière dont la CFDT a toujours voulu aborder la réduction du temps de travail: elle doit à la fois permettre une attitude plus offensive sur les politiques d'embauche et repenser l'organisation du travail. Cela ne peut se faire que par la négociation. Sans période de transition, le «bug des 35 heures» était garanti au 1er janvier 2000.
Certains disent que le délai d'un an est une concession au patronat" Certainement pas. On a l'art, dans ce pays, de poser les problèmes en termes simplistes, parce que l'on refuse de les poser au fond. Je suis estomaquée quand j'entends ce type de jugement. Deux personnes au moins ne s'y sont pas trompées: le président du Medef et celui de la CGPME. Eux n'y ont pas vu un moyen de temporiser. Ils ont bien compris que la période d'adaptation est le vrai moyen de maintenir le cap sur la réduction du temps de travail, sans en dévoyer l'objectif.
Vous prônez la négociation, mais le risque n'est-il pas que les patrons refu