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Libération

La Constitution révisée sans passion.Le Congrès a voté en faveur de la parité et de la Cour pénale internationale.

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publié le 29 juin 1999 à 23h03

De l'habitude naît l'ennui. Une fois de plus, les députés et

sénateurs, réunis en Congrès, hier à Versailles, ont pu le vérifier. Pour la 8e fois depuis 1992, ils ont révisé la Constitution. Un événement qui n'en est plus un. «Qu'est-ce qu'on fait ici?», s'interrogeaient-ils unanimement sous les lourdes décorations des galeries du château. La Constitution a ses règles. Pour la modifier, il faut réunir quelque 900 parlementaires. «Si nous étions modernes, on constaterait que les deux assemblées sont d'accord et puis c'est tout», pestait Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste de l'Assemblée.

L'esprit ailleurs. Perte de temps, pour beaucoup. Et pour tous, l'esprit ailleurs. Vers le champ de ruines à droite, pour les élus de l'opposition. Vers la énième mise en examen de Jean Tiberi, le maire de Paris, objet de larmes crocodilesques" Hormis ces sujets d'affliction sincère ou de douce rigolade, rien que du consensus. Car les deux motifs de révision ne prêtent plus à polémique. Le matin, il s'agissait de reconnaître la Cour pénale internationale, chargée de juger les auteurs de génocides, de crimes de guerre et de crimes d'agression. L'après-midi, de consacrer la parité homme-femme. «Deux révisions importantes, annonciatrices du XXIe siècle», s'est réjoui Laurent Fabius, président de l'Assemblée.

En acceptant la première, la France pourra ratifier le traité signé à Rome le 18 juillet 1998 par 120 Etats. La Cour verra le jour si ce texte est ratifié par au moins 60 Etats. A