Jamais sans Robert! Tout au long de la session parlementaire qui
s'achève, Lionel Jospin a consacré une bonne partie de son énergie à se livrer à son exercice favori: bichonner sa gauche plurielle. Une sollicitude particulièrement évidente à l'endroit du Parti communiste. Mais, plus globalement, c'est avec l'ensemble des députés pluriels, y compris les élus socialistes, qu'il s'est efforcé de se montrer plus attentif que la première année.
Rappel à l'ordre. L'année avait commencé avec le ratage sur le Pacs et le flingage de la loi sur l'audiovisuel par les députés PS. Dans les deux cas, le Premier ministre n'avait pas su deviner l'état d'esprit du groupe. Pour y remédier, il a institué des déjeuners réguliers avec des parlementaires PS, histoire d'apprendre à tenir compte de leurs desiderata. Cela n'a pas évité que, pendant la crise du Kosovo, les fabiusiens donnent de la voix. Passablement énervé, Jospin a rappelé à l'ordre les bavards. Mais, dans l'ensemble, depuis janvier, le groupe PS est resté obéissant, votant même le texte sur l'indépendance du parquet, auquel nombre d'élus étaient rétifs.
La gestion des partenaires du PS a elle aussi obligé le chef du gouvernement à mettre les mains dans le cambouis. Deux textes inquiétaient l'hôtel Matignon: la réforme des caisses d'épargne et l'application de la directive européenne sur l'électricité. Le risque était grand de voir les députés communistes profiter de ces textes d'inspiration libérale pour marquer leur différence. Auss