La chasse ne sera pas la grande querelle française de cette fin de
siècle. Promesse du gouvernement. A dix jours de l'ouverture du tir au gibier d'eau et trois semaines après la pesée électorale, l'équipe Jospin s'agite. Mercredi prochain, en fin de matinée, le Premier ministre remettra une lettre de mission à François Patriat, député socialiste de Côte-d'Or. C'est désormais lui le «M. Chasse». Un chasseur «géographiquement centriste», comme il se définit lui-même. En clair, loin de la Somme ou de la Gironde, terres peu portées sur le compromis dès qu'il s'agit de réduire le volume de la gibecière. Un modéré qui plaide «pour une chasse raisonnable et raisonnée», qui peut parler avec Dominique Voynet comme il y a huit jours au téléphone et reconnaître qu'elle «n'a rien contre la chasse». Le profil rural et médiateur. Equilibré, comme on les recrute en Jospinie.
Matignon explique que c'est Dominique Voynet qui a choisi Patriat. Mais le «conseiller chasse» de la ministre de l'Environnement affirme ne l'avoir jamais rencontré. Une chose est sûre, rien n'a été fait sans la ministre verte. Mardi, celle-ci a eu un entretien avec le Premier ministre, lequel lui a réaffirmé que la chasse est de son ressort. Elle avait pourtant cru comprendre, ces derniers mois, que le Premier ministre lui demandait de se faire discrète. Elle aimait d'ailleurs faire remarquer que son silence n'arrangeait rien. Manière de répondre à tous les hiérarques socialistes qui disent et laissent dire qu'elle a j