Il y a mis toute son énergie, pour une belle démonstration sur les
droits de la défense, et quelques remarques sur la jurisprudence. Vendredi, l'avocat Olivier Metzner s'est bagarré pour son client, Jacques Crozemarie, afin d'évacuer au plus vite de la salle de la 11e chambre correctionnelle cette affaire de compte suisse et secret, débarquée inopinément à la veille de la fin du procès de l'ARC. Peine perdue. Le tribunal a décidé de ne trancher la question qu'au moment du jugement.
115 193 Nimar. Après une courte suspension d'audience, la présidente Sophie Portier a donc brièvement interrogé le prévenu Crozemarie sur ce compte 115 193 Nimar (Jacques s'appelle aussi Nicolas Marcel) et les 1 389 240 francs inscrits au solde le 30 avril 1999. Au moins Crozemarie procure-t-il l'avantage d'être prévisible, à défaut d'être aimable. L'interrogatoire fut bref. Et la présidente a devancé l'appel. «Ces fonds proviendraient de votre héritage, c'est cela? Ce sont des fonds hérités de votre mère?» La voix, aigre, s'est élevée: «C'est cela.» Déjà, en 1995, maman Crozemarie avait permis de justifier les revenus en espèces. Sophie Portier a repris avec une question rituelle: «Pourquoi n'avez-vous pas donné connaissance au tribunal de ces éléments de revenus?» Crozemarie, toujours aussi sûr de son fait: «Je n'ai jamais eu aucune idée de cacher quoi que ce soit.» Encore quelques bribes d'échange, et la présidente a précisé dans quel esprit elle avait accepté le versement aux débats de ces relev