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Libération

Un sénateur PS loin des «lèche-culs». De Dakar, Pierre Biarnès publie une gazette acerbe contre le gouvernement.

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publié le 3 juillet 1999 à 23h52

Chez les socialistes, on ne rigole pas avec la discipline. Mais loin

des gardes-chiourme, par-delà les mers et les frontières, circule actuellement chez les Français militant à l'étranger une prose pas franchement dans la ligne. Ça s'appelle Points de vue, c'est fourni sans images du monde, mais avec le commentaire acide de Pierre Biarnès, sénateur des Français établis hors de France. C'est sa revue. Sa feuille de chou. Il y dit ce qu'il veut.

En mars, il se paie Claude Allègre. «Jusqu'à quand Lionel Jospin va-t-il continuer à se laisser plomber par l'autiste de la rue de Grenelle?» s'interroge-t-il. Un mois plus tard, alors que la Commission européenne se saborde sous le poids des affaires obscures, c'est au tour d'Edith Cresson: «On savait la dame coquine mais bonne fille, assez paresseuse mais très intelligente, et compensant ceci par cela. ["] Bonne fille on vous le dit. Et, de toute façon, du contribuable européen, elle n'avait rien à cirer.» Lionel Jospin n'échappe pas à ses humeurs, pour ne pas avoir associé le Parlement à l'entrée de la France dans la guerre au Kosovo. «C'est une forfaiture. On ne peut trouver de terme juridique plus adéquat pour qualifier le comportement des deux plus hauts responsables de l'exécutif français.»

Les mois passant, le premier secrétaire fédéral des Français à l'étranger, Richard Yung, installé à Munich, a fini par s'inquiéter. Car le journal circule entre bien des mains. Il s'est donc fendu d'une lettre ouverte. «Certes, Allègre, Védrine