Belfort envoyée spéciale
Jean-Pierre Chevènement inaugure. Avec méthode, opiniâtreté et persévérance. C'est même incroyable tout ce qu'un ministre de l'Intérieur a à inaugurer dans une ville comme Belfort (1): une agence du Crédit agricole, les nouveaux locaux de la Chambre des métiers" D'ailleurs, quand on demande à Jean-Luc Gary, directeur du cabinet du maire Jacky Drouet, les signes tangibles de l'activité de son patron, il répond sans hésiter: «Il fait comme avant. Evidemment, il est un peu moins présent, à cause de son ministère, mais il est présent à toutes les inaugurations.» L'essentiel est sauf. Depuis deux ans, en vertu de la règle du non-cumul des mandats imposé par Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement n'est plus maire, seulement premier adjoint. Mais qu'importe: les inaugurations sont là pour rappeler de façon subliminale qu'il est toujours le grand homme de Belfort.
A vrai dire, il a toujours aimé ça, couper les rubans. La droite attribue même à cette vieille recette héritée de la IIIe République une part de son succès: «Prenez l'université technologique de Belfort-Montbéliard. Elle a été inaugurée au moins vingt-cinq fois. Nous, au conseil régional, on a financé l'extension de l'IUT, mais on n'a pas été capables de faire une seule inauguration», soupire l'ancien député RPR Jean Rosselot, vice-président de la région Franche-Comté.
Affection rime avec subventions. Evidemment, ça ne suffit pas. La ville de Belfort est passée maître dans l'art de réclamer des subv