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Libération

Chirac prend langue avec la charte. A Bordeaux, le Président a lancé l'idée d'une loi-programme.

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publié le 6 juillet 1999 à 23h49

Bordeaux, envoyé spécial.

Chassé-croisé des départs en précampagne présidentielle, hier. Lionel Jospin est plutôt vin. Il était à Lille (lire page suivante). Très bière-bière-bière, Jacques Chirac, lui, était à Bordeaux. Pour se refaire une santé chez Alain Juppé, l'homme qui le rassure, à qui il avait songé après le fiasco de la droite aux européennes pour reprendre en main le RPR. Las, la Cour de cassation a laissé, la semaine dernière, l'ancien Premier ministre dans les rets de la justice. Qu'importe si ce «fidèle des fidèles» se retrouve plombé par l'affaire des emplois fictifs du RPR. Sur le champ de ruines de l'opposition, le chef de l'Etat garde toujours les mêmes tropismes. Il lui a dit «cher Alain». Et l'autre a répondu: «Votre présence est pour nous une très grande joie.» Bonnes manières. Les deux hommes parlent «la même langue régionale». Et le béarnais en sus avec François Bayrou, président de l'UDF, venu apporter son aval au chef de l'Etat.

Contre-attaque. Cette question agite gauche comme droite depuis que Jacques Chirac a refusé, comme le lui demandait Lionel Jospin, de réviser la Constitution pour permettre la ratification de la charte sur les langues régionales. Accusé de faire le jeu des souverainistes, épinglé en Corse par le ministre de l'Education, Claude Allègre, le chef de l'Etat a jugé préférable de contre-attaquer. Dès son discours d'accueil à la mairie de Bordeaux, il a rappelé d'emblée sa «conviction ancienne et profonde» en faveur des langues régio