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Libération

Distribution, médias, loisirs, banques, la liste s'allonge. La stratégie d'opposition au 35 heures du Medef risque de se retourner contre lui.

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publié le 6 juillet 1999 à 23h50

Merci, patrons! Pendant que leurs représentants crient au loup, la

base négocie. Chez Martine Aubry, on leur voue une gratitude profonde. Qui tempère l'amertume suscitée par les réactions de la presse sur le premier bilan des 35 heures, établi au 5 mai 1999. Les éditorialistes s'étaient montrés sévères. Le bilan des accords de passage aux 35 heures signés au 30 juin, rendu public hier par le ministère de l'Emploi, devrait nuancer ce jugement.

Aujourd'hui, une entreprise sur deux a ouvert, sinon conclu, des négociations sur les 35 heures. Les 7 973 accords déjà signés couvrent 1,7 million de salariés (sur les 14 millions du secteur marchand), et le nombre d'emplois directement créés ou préservés par ces accords s'élève à 85 708. Si l'on y ajoute les accords de passage aux 35 heures signés dans le cadre de la loi Robien, le total d'emplois créés depuis juin 1996 atteint 117 000, dont près de 20 000 par les accords conclus dans les deux derniers mois.

Bouées de sauvetage. Autre façon d'interpréter les chiffres: si l'on additionne les emplois-jeunes (lire ci-contre) et les créations effectives d'emploi induites par les 35 heures en 1999, on doit, selon l'Insee, atteindre 160 000 à 170 000 sur un total de 300 000 qui doivent être créés en 1999. Comme il faut 150 000 nouveaux emplois par an pour empêcher le chômage de progresser, on peut déjà affirmer que, sans les 35 heures et les emplois-jeunes, la seule croissance ne suffirait pas à remonter la pente en 1999.

Pourquoi depuis deux