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Libération
Interview

Robert Buguet, président de la Confédération de l'artisanat du bâtiment. «On ne signerait pas si on allait à la catastrophe»

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publié le 6 juillet 1999 à 23h50

A 56 ans, Robert Buguet dirige une entreprise familiale de charpente

et couverture à Joinville (Haute-Marne). Il est président de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) et vice-président de l'UPA (Union professionnelle artisanale), la plus petite des organisations représentant le patronat, à côté de la CGPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) de Lucien Rebuffel et du Medef (Mouvement des entreprises de France) d'Ernest-Antoine Seillière. La Capeb représente 300 000 artisans employant 587 000 salariés. Elle a signé avec les syndicats, le 9 septembre 1998, un accord qui est considéré comme l'un des plus innovants en matière d'annualisation du temps de travail.

Vous êtes l'un des rares représentants des chefs d'entreprise à ne pas tenir un discours catastrophiste sur les 35 heures" L'explication est simple: le bâtiment est une activité saisonnière, très soumise aux conditions climatiques. Depuis vingt-cinq ans, nous réclamions davantage de flexibilité. Nous étions prisonniers de conventions collectives rigides, qui nous obligeaient à payer 39 heures chaque semaine un travail que les intempéries nous empêchaient souvent de réaliser. Nous avons donc, à la Capeb, abordé la négociation sur les 35 heures dans une logique «gagnant gagnant». La question des 35 heures payées 39 ne s'est même pas posée: elle allait de soi, en contrepartie d'une annualisation intelligente. Nous avons fixé les limites de la flexibilité à 42 heures, ce