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Libération

35 h: pas de grand soir syndical. La CGT renonce à l'accord majoritaire.

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publié le 8 juillet 1999 à 23h48

Le grand déballage syndical n'aura pas lieu en 1999. La CGT a en

effet décidé comme les autres centrales de ne pas approuver l'article du projet de la seconde loi sur les 35 heures, qui subordonne à un accord «majoritaire» (c'est-à- dire signé par une ou plusieurs organisations syndicales représentant plus de 50% des salariés de l'entreprise concernée), l'octroi des juteuses réductions de cotisations patronales. A défaut, un référendum aurait pu sanctionner un accord de réduction du temps de travail.

Cet article du projet Aubry, inspiré pourtant des propositions de la CGT, avait remué le monde syndical. Celui-ci repose depuis la Seconde Guerre mondiale sur le principe du «signataire unique»: un accord est déclaré valable dès qu'un syndicat «représentatif» l'a paraphé. En 1966, un décret a déclaré représentatif tout syndicat affilié aux cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC pour les cadres). Cet édifice est aujourd'hui à bout de souffle: de nombreux accords minoritaires ont perverti le dialogue social, et confiné la CGT dans le refus permanent. Pas besoin de négocier, puisqu'il se trouve toujours un concurrent pour le faire" Menacées les premières car elles sont rarement importantes dans le privé, FO, la CFTC, la CFDT, la CGC avaient immédiatement fait connaître leur opposition à la disposition Aubry. Au sortir de la réunion qui regroupait hier soir tous les numéros 2 des confédérations, Maryse Dumas, secrétaire nationale de la CGT chargée de l'action revendicative,