Biarritz, envoyé spécial.
Une 2 CV surchargée passe à toute vitesse sur le front de mer. «Quand les Basques seront maîtres chez eux, c'est peut-être comme ça que François Bayrou devra prendre la fuite"» Jacques Aurtenetxe est un abertzale, un «patriote basque» de l'Abertzaleen Batasuna. Il est partisan de la création d'un département Pays-Basque sur la façade maritime des Pyrénées-Atlantiques. Et il ne loupe jamais une occasion de railler le président UDF desdites Pyrénées-Atlantiques qui, lui, est contre: «le petit roi François Bayrou ne supporterait pas que son royaume soit amputé». La 2 CV disparaît en pétaradant et Jacques Aurtenetxte sourit devant son sirop de fraise. Les dernières nouvelles du front sont bonnes: la création d'un département Pays- Basque ne serait plus, selon lui, qu'une «toute petite question de temps».
«N'importe quoi». Au 1er juillet, 102 conseils municipaux des 159 communes comptées comme étant basques ont déjà fait leur choix: 83 préféreraient dépendre de Bayonne dans un nouveau découpage territorial, 16 préféreraient rester sous la coupe des Béarnais de Pau et trois seulement ont été incapables de trancher. Le Biltzar, l'assemblée des maires basques, vient d'être mandaté pour demander audience au Premier ministre et lui remettre le résultat de ces votes. Les maires et conseillers municipaux de l'AED, l'association d'élus favorables à ce redécoupage, sont indifféremment inscrits au PS, au RPR, ou à l'UDF. «Cette idée de département basque transcende