Les trente-cinq propositions du plan stratégique de la Cnam (Caisse
nationale d'assurance maladie), rendues publiques lundi suscitent des grincements de dents du côté des pouvoirs publics et des parlementaires.
Orientations. Hier, l'ancien ministre socialiste de la Santé, Claude Evin, a livré ses réflexions de rapporteur à l'Assemblée de la future loi sur le financement de la Sécurité sociale. Résumées en «dix orientations pour améliorer la qualité du système de santé et la prise en charge des soins», elles ont un petit air de réponse du berger à la bergère. Elles tombent à pic, en tout cas, pour éviter à Martine Aubry de polémiquer avec le président de la Cnam Jean Marie Spaeth (CFDT) et surtout son directeur général Gilles Johanet (lire en dernière page), auteur du plan stratégique, et dont les relations avec la ministre de l'Emploi ne sont pas d'une franche cordialité.
L'ensemble des mesures proposées par la Cnam (Libération d'hier) doivent à terme permettre d'économiser directement 48 milliards de francs par an et même 62 milliards si les effets indirects sur la consommation médicale sont au rendez-vous. Sur l'objectif, tout le monde est d'accord. Mais la suggestion faite par la Cnam de commencer par faire 30 milliards d'économie sur les soins hospitaliers, en harmonisant le mode de remboursement des hôpitaux publics et des cliniques privées dans le cadre de chaque pathologie, provoque au ministère de l'Emploi et de la Solidarité une sainte colère. Elle risque de mettre dan