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Libération

Cohn-Bendit a envie d'être français.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Daniel Cohn-Bendit a décidé d'ouvrir tout grand la boîte «à

fantasmes». Il demande la nationalité française. Et relance ainsi toutes les supputations autour de sa candidature aux municipales de 2001 à Paris. La capitale lui a fait les yeux doux aux européennes, lui accordant 17% des suffrages, ce qui a, du même coup, affolé les états-majors politiques. L'ancien leader de 68 s'amuse: «J'ai un double territoire politique désormais. Je peux être candidat à Paris ou à Francfort ou nulle part. Tout ça est fait pour alimenter les fantasmes.» Ceux des autres, veut-il dire. Et les siens probablement. Cohn-Bendit ne veut pas disparaître. Né à Montauban en 1945, il n'a pas vécu en France les cinq années requises pour obtenir le droit d'être français. Il demande donc une dérogation, en tant qu'élu de la France. Il va prendre un avocat, et a prolongé le bail de son pied-à-terre parisien. La Direction des populations et des migrations, dépendant du ministère des Affaires sociales, donc de Martine Aubry, aura à examiner sa demande. Le dossier Cohn-Bendit n'atterrira donc pas sur le bureau de Jean-Pierre Chevène-ment. «Si la dérogation devait venir de lui, je l'aurais eue, c'est un homme intelligent», dit-il si gentiment. Ce n'est visiblement plus le moment de taper sur le ministre de l'Intérieur. Sa demande n'a, assure-t-il, rien de prémédité. «Ça m'énervait cette façon dont on analysait nos résultats, cette manière de faire comme si ça ne signifiait rien.» De faire comme s'il n'avait fa