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Interview

Faut-il sauver la droite? (fin): Jean-Claude Casanova. «La pluralité à droite n'est pas la certitude de l'échec». L'économiste barriste croit aux vertus d'une culture du centre.

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publié le 12 juillet 1999 à 23h44

Confrontée à sa plus grave crise depuis la naissance de la Ve

République, la droite peut-elle se refaire? La réponse de Jean-Claude Casanova, ancien directeur de cabinet de Raymond Barre, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, directeur de la revue Commentaire, pour qui elle doit se situer au centre afin de renaître.

Pourquoi la droite se cherche-t-elle?

Ce qui domine la situation des partis de droite aujourd'hui, ce n'est pas leur propre évolution mais celle qui s'est produite à gauche. La disparition du communisme et le recentrage des sociaux-démocrates sur une base libre-échangiste et capitaliste favorable à l'appropriation privée et au marché brouillent l'identité de la droite. Jamais au XXe siècle le programme du PS n'a été aussi à droite qu'il l'est aujourd'hui. Ce grand glissement crée une difficulté centrale à droite, car les partis libéraux et conservateurs se sont définis de 1945 à 1989 par opposition au Parti communiste et à la contagion qu'il exerçait en France sur la social-démocratie. Cette évolution récente estompe, comme en peinture, les traits de la droite et renforce les divisions en son sein.

Comment peut-elle sortir de ce grand trouble?

Deux tentations la guettent et sont dangereuses si elle y cède. La première consiste à épouser totalement la «pensée unique» et à créer chez l'électeur le sentiment qu'après tout, droite et gauche conduisent la même politique en matière économique et européenne. L'autre consisterait à céder à une droitisation gén