Ça tire de partout. Raymond Barre, maire UDF de Lyon, doit se sentir
encerclé. A deux ans des municipales, les prétendants à sa succession sont déjà à l'affût. La confusion est grande, surtout à droite où candidats RPR et UDF sont prêts à s'étriper. Sans compter les francs-tireurs qui fourbissent leurs armes dans l'ombre. La bataille désordonnée que s'apprête à se livrer la majorité municipale pourrait bien donner une chance historique à la gauche: celle de gagner une ville sociologiquement conservatrice.
Le RPR à l'offensive. Depuis la parenthèse Michel Noir, les gaullistes rêvent de reconquérir Lyon. Henry Chabert, adjoint à l'urbanisme, est sur les rangs depuis 1995. Ancien lieutenant de Noir, député du Rhône, il fait figure de candidat le plus sérieux pour rafler la mairie. Il a d'ailleurs pris ses distances avec Raymond Barre en le mettant en minorité sur un dossier scolaire. Mais il n'est pas au bout de ses peines. Il y a quinze jours, Jean-Michel Dubernard, également adjoint RPR au maire et député du Rhône, se lance à son tour dans la course. Auréolé par ses prouesses médicales (il a supervisé en septembre dernier une première mondiale, l'allogreffe d'une main sur un patient néo-zélandais), le professeur se sent pousser des ailes. Et demande ainsi à Barre d'organiser une sorte de primaire à droite pour que les candidats se rangent «derrière le mieux placé». Il n'y croit guère mais veut occuper le terrain. «Je montre que j'existe», reconnaît-il. «Il fait ça pour se faire