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Libération

Les essoufflés de la longue marche du MDC. Blues et interrogations dans les rangs chevènementistes.

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publié le 13 juillet 1999 à 23h44

Le MDC, «Mouvement de Chevènement»? Voire. Du fin fond du parti du

ministre de l'Intérieur, un malaise monte. Un trouble doublé d'une grogne. Grève des cotisations, militantisme en panne, départs sur la pointe des pieds quand ce ne sont pas des exclusions, le Mouvement des citoyens vit une crise d'interrogations. Beaucoup murmurent, sur le thème «le MDC n'a qu'un objectif: pérenniser la place de Chevènement au gouvernement». Sans autres perspectives. «Il n'y a aucune réflexion de fond, aucune autonomie par rapport au ministère», rouspète un proche du ministre.

La poussée de fièvre remonte au mois de février. Pour ces militants fortement idéologisés («des bac + 13», sourit un membre de la direction), la constitution d'une liste commune avec le Parti socialiste aux européennes a viré au traumatisme. Eux qui ont créé le MDC, né en 1993 d'une scission avec le PS pour cause de désaccord sur l'Europe, n'ont toujours pas compris ce rapprochement, malgré leurs exhortations à la tribune du congrès de Créteil, début février: «Alliance contre nature»; «Miettes du festin socialiste»; «Le jeu n'en vaut pas la chandelle»; «Qu'avons-nous à gagner à rejoindre la gauche conformiste et quelques tapistes en perdition?»; «Rentrer au bercail? C'est non, définitivement non!» Rien n'y fit, les protestations citoyennes s'éteignirent sous la décision de Chevènement qui, obéissant au principe de réalité, était bien décidé à amener ses troupes à faire cause commune avec le parti du Premier ministre. Gér