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Libération
Portrait

Henri d'Orléans, 66 ans, prétendant au trône. Noblesse afflige.

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Longtemps bête noire de la famille, il tente de préserver ce qu'il reste de l'héritage.
publié le 14 juillet 1999 à 23h54

Henri d'Orléans, comte de Paris, duc de France, prétendant au trône, ne règne pas. Il rêve. Entre fantasmes de midinette et chimères de gardien de musée. Il se verrait bien en «roi des coeurs», à l'image de sa défunte homologue Diana. Mais il a l'air épuisé d'un adolescent meurtri par un père mégalomane. Ce dernier lui a fait payer aussi bien ses essais d'imitation que ses tentatives d'émancipation. Le chef de lignée récemment décédé qui fut combattant de la France libre a regardé sans aménité l'engagement de son aîné dans la Légion étrangère, qui se voulait manière de se hausser à niveau. Le patriarche viveur a condamné les amours plus fleur bleue du fils, son divorce honni par le catholicisme et son remariage sentimental avec une femme de petite noblesse, quand il est si simple d'aller faire la vie avec ses maîtresses tout en préservant les apparences. Le père s'est donc évertué à faire la risée de la famille de ce descendant qui osait exposer ses peintures et créa même un parfum.

D'abord, le titre de duc d'Orléans, auquel il avait droit en tant qu'aîné des dix enfants. Son père le lui a retiré, préférant le donner au cadet. Pour parachever l'humiliation, le père avait même déclaré qu'il nommerait prétendant au trône son petit-fils Jean, une hérésie dynastique mais une manière rouée de diviser une famille déjà en proie aux querelles. Paralysé par autant de haine, Henri d'Orléans a opté pour la politique de l'autruche, s'infligeant même une surdité psychologique jusqu'à 40 a