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Jean-Louis Servan-Schreiber. Le patron de presse a lâché les cadres pour l'art de vivre au féminin.

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UN ETE 99. Que sont-ils devenus ?
publié le 15 juillet 1999 à 23h55

«Tout marche bien, c'est presque inquiétant»: Jean-Louis Servan-Schreiber est heureux. Il travaille «comme un artisan, en famille», lui à la rédaction, son épouse, Perla, à la publicité. Même le teckel Souk participe: il pose en page trois du Psychologies, entre les pieds de son maître, vêtu tout de noir. Normal: «C'est un journal où il y a plus de chiens que d'hommes», plaisante-t-il. Qu'on est loin du groupe Expansion! Dans les années 80, Jean-Louis Servan-Schreiber, JLSS pour les médias, possédait le premier groupe de presse économique. A côté de l'Expansion, vaisseau amiral, on trouvait la Vie française, la Tribune, l'Entreprise, des lettres spécialisées et les inévitables «produits dérivés». Avec Jean Boissonnat, avec qui il avait inventé le journal des cadres, il exerçait un magistère sur le débat économique en France. Les deux compères avaient même inventé des sortes de César de l'Economie. Il n'y eut qu'une cérémonie, ridicule. Le groupe, qui donnait des leçons de gestion aux patrons n'était lui-même pas un modèle. Grossi trop vite, endetté, plombé par des achats immobiliers en haut du marché, il se délita. Jean-Louis Servan-Schreiber dut vendre. Aujourd'hui, l'Expansion est la propriété de Havas (groupe Vivendi). Succès trop colonial. Jean-Louis Servan-Schreiber a d'abord rebondi au Maroc, où il crée un hebdomadaire économique. C'est un succès. «Nous étions le premier news du royaume. Mais les Marocains ont leur fierté.» Sous-entendu, un Français à cette place, cela