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Libération
Portrait

Les terroristes accusés. Marcel Istria. Frappé mais muet.

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publié le 16 juillet 1999 à 23h56

Marcel Istria ne sait rien. Il ne faisait pas partie du groupe, n'était pas là quand il se réunissait le soir dans le hangar de Baleone, près d'Ajaccio, où il est pourtant veilleur de nuit. Les témoignages de ses amis l'accablent, mais il n'a pas cédé d'un pouce lors des quatre jours de garde à vue. Ce sont les flics qui ont craqué. Il assure qu'après les 48 premières heures, trois policiers de la Division nationale antiterroriste (Dnat) l'ont frappé, le 23 mai, rue des Saussaies. «Ces sévices auraient duré quelques minutes», a fait noter au dossier son avocat d'alors, Me Vincent Stagnara. Ils consistent en «coups de tête contre les murs, claques. M. Istria me signale ressentir une douleur au tympan à la suite de ce mauvais traitement allégué. Si ces faits étaient avérés, ils constitueraient une violation flagrante des dispositions du code de procédure pénale et de l'article 3 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme». Les policiers sont passablement gênés, d'autant que les bavures à la Dnat sont rarissimes. Un médecin de l'hôtel-Dieu, venu examiner Istria, a simplement noté que le prévenu se plaignait «de douleurs à l'oreille gauche et à la nuque» et il lui a donné un Aspégic.

Marcel Istria, 42 ans, admet connaître les autres mis en examen dans l'affaire Erignac, mais pas plus. D'ailleurs, la dernière fois qu'il a rencontré Versini, c'était «pour lui acheter des figatelli». Les policiers essaient de le coincer sur ses chaussures, parce qu'un gendarme de Pietrosel