Lionel Jospin invite ce soir sa majorité à dîner. Comme le 10 juin
de l'an dernier, en plein Mondial de football, il aura à sa table de Matignon le socialiste François Hollande, le communiste Robert Hue, la verte Dominique Voynet, le citoyen Jean-Pierre Chevènement et le radical de gauche Jean-Michel Baylet. Le Premier ministre a laissé se dissiper les humeurs post-électorales, et entendu surtout, les indications chiraquiennes: la gauche plurielle a trois ans devant elle. Il va falloir huiler la machine majoritaire.
Elle couinait fort au lendemain des européennes. Succès des Verts, ratage des communistes et sorties impromptues de Jean-Pierre Chevènement suivies ou précédées de piques de Daniel Cohn-Bendit, lui ont fait vivre de drôles de moments. Ce soir, il pourrait y avoir un non-dit: le remaniement futur. Simple remplacement de Bernard Kouchner? Signal d'un nouveau dosage politique? Lionel Jospin n'a aucun intérêt à soulever cette question devant ses convives. Dominique Voynet ne poussera pas son avantage en présence de Jean-Pierre Chevènement qui se veut la «ligne Maginot» face à la percée verte et de Robert Hue que ses alliés PS ne cessent de ménager.
Vacances. L'intéressé finit d'ailleurs par en avoir assez d'être placé sous respirateur artificiel. «On en fait un peu trop là dessus. Les communistes ne sont pas sous assistance, affirme-t-il. C'est mal voir. On a un Premier ministre extrêmement réaliste. Les Verts auraient fait 15% des voix, ça n'aurait rien changé. Car si