Pour faire passer la baisse du taux de livret A, le gouvernement avait besoin d'un habillage social. La nécessité de relancer la construction d'habitations à loyer modéré (HLM) a été mise en avant hier par Dominique Strauss-Kahn pour justifier les mesures annoncées aux épargnants.

Le livret A est en effet la tirelire du logement social: l'argent collecté est géré par la Caisse des dépôts et consignations qui le prête ensuite aux organismes HLM. Quand le taux du livret A baisse, les taux des prêts consentis aux HLM baissent aussi. Pour les futurs programmes, ils seront ramenés de 4,3% à 3,45%. Avec cette baisse, une grande partie de l'encours de la dette des HLM (420 milliards) va être réaménagée, ce qui représentera un gain de l'ordre de 45 milliards de francs à long terme pour les organismes. «Dès l'an prochain, l'impact sera de 2 milliards de francs pour les HLM», a précisé hier le secrétaire d'Etat au Logement, Louis Besson.

Le gouvernement compte sur ces mesures qualifiées d'«aide sans précédent» pour faire repartir l'activité du secteur. Pour simplifier les mécanismes de production de HLM, Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Equipement, et Louis Besson ont aussi annoncé la mise en place d'un dispositif de financement de la construction de logements sociaux, dénommé Plus (prêt locatif à usage social). Il fusionne deux mécanismes anciens et permet une meilleure mixité sociale: dans un même programme, il y aura des logements pour familles modestes avec des revenus de 60% infé