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Sea sex and sun, c'est fini.

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Depuis la libération des moeurs, la plage n'est plus un lieu de drague.
publié le 22 juillet 1999 à 0h00

«Une vague la poussa contre lui. La mer devint un instant une alliée, une ennemie l'instant suivant: elle les unissait, les séparait tour à tour. Finalement, Angela dut renoncer à lutter à la fois contre les vagues et contre Kell. Il la prit au creux d'un bras, lui dit d'une voix un peu incertaine...» (1) Dans notre pauvre imaginaire collectif de téléspectateurs gavés d'imagerie hollywoodienne et d'Alerte à Malibu, la plage c'est sea, sex and sun, et rien d'autre. Des regards qui s'échangent sous les cocotiers, des corps alanguis sous le soleil, des peaux qui ont le goût du sel et l'odeur du sable chaud et des couples qui font l'amour au rythme des vagues. En Technicolor. Et bien sûr, le mythique Tant qu'il y aura des hommes: Burt Lancaster et Deborah Kerr roulant sur le sable mouillé et s'étreignant sauvagement, visage balayé par les vagues et soupirs couverts par le bruit du ressac. FIN.

Mais en dehors du cinéma, dans la réalité, que se passe-t-il vraiment? Normalement, dans un endroit où les gens sont en vacances, à moitié nus, et allongés à trente centimètres les uns des autres, il devrait se passer quelque chose. «Même dans les pays anglo-saxons où les maillots de bain sont plutôt sages, reconnaît le photographe Elliott Erwitt (2), chacun sait que les règles de conduite sont provisoirement abandonnées. ll devient possible de lorgner, devant un homme, son épouse à moitié nue ­ ou pire, sa petite amie ­ et il se contentera de sourire béatement"» Quant aux «femmes, elles ad