Sur le vol Strasbourg-Paris hier après-midi, Robert Hue et François
Hollande ont voyagé ensemble. Les deux députés européens venaient de déserter l'hémicycle du Parlement européen à mi-séance, pour cause de dîner. Lionel Jospin les attendait hier soir pour les agapes annuelles de la majorité plurielle à Matignon, avec la verte Dominique Voynet, le citoyen Jean-Pierre Chevènement, et le radical de gauche Jean-Michel Baylet. Tandis que Matignon annonçait hier une table «amicale» et «conviviale», on a entendu néanmoins quelques pétards. Georges Sarre, président délégué du MDC, a insisté sur les «désaccords de fond très profonds» qui existent entre Chevènement et Voynet et a dénoncé les Verts qui préfèrent «l'anathème» et «l'irrationnel» au «vrai débat». Pas invité, Daniel Cohn-Bendit a fait celui qui ne goûte pas les mondanités plurielles: «La face du monde ne change pas dans les dîners. En politique, ce sont les rapports de force qui comptent. Lionel Jospin le sait très bien. La recomposition politique se jouera aux municipales», déclarait-il hier au Parisien dans son rôle préféré du semeur de trouble. La gauche plurielle a une bien curieuse manière de dresser la table. Statu quo. Lionel Jospin n'a pas inscrit le futur remaniement au menu. A part Dominique Voynet, les autres n'ont aucune envie d'en parler. Robert Hue a maintes fois répété que le statu quo lui convenait parfaitement. Jean-Michel Baylet faisait de même hier: «Nous avons scellé au moment de la victoire un pacte