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Libération

Matignon vire Jacques Dondoux, son «erreur de casting». L'ancien secrétaire d'Etat au Commerce extérieur avait multiplié les bourdes.

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publié le 29 juillet 1999 à 0h04

Il y avait un extra-terrestre au gouvernement. Un Ardéchois qui ne

connaissait pas, ou plutôt se moquait, des subtilités protocolaires. Jacques Dondoux, débarqué hier de son secrétariat d'Etat au Commerce extérieur, a fait rire dans les salons dorés. Au nombre de ses exploits, la prise de parole intempestive. Ainsi, lors d'un Conseil des ministres, en 1997, il fait un long exposé sur les «pays émergents». Jacques Chirac ajoute quelques mots sur le krach financier qui, à l'époque, secoue l'Asie. Crime de lèse-majesté ­ il est contraire aux usages d'intervenir après le chef de l'Etat ­, Dondoux reprend la parole. Il lance une petite anecdote sur le groupe coréen Daewoo: «Maintenant, vous pouvez acheter deux voitures Daewoo pour le prix d'une». Silence gêné autour de la table.

Ce n'est pas la première fois qu'il fait le coup. Ce ne sera pas la dernière. Encore le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur fait-il la différence entre le Conseil des ministres et une séance du conseil général de l'Ardèche. Là-bas, il se promène avec un sac plastique en guise de cartable et ne craint pas en plein débat de se lever pour aller deviser à voix haute avec les journalistes. A 68 ans, Jacques Dondoux n'est pourtant pas né à la politique avec la dernière portée électorale. Pendant cinq ans, il fut le patron de la Direction générale des télécommunications, poste suffisamment en vue pour avoir fréquenté le gratin de la République politico-administrative et pour que la droite l'en expulse en 198