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Libération

Remaniement: comment Jospin et Voynet ont négocié. Les Verts ont refusé d'abandonner l'Environnement.

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publié le 30 juillet 1999 à 0h06

Les Verts n'ont pas apprécié le mini remaniement du gouvernement.

Petite histoire de quelques tractations. Dimanche, le téléphone sonne chez Dominique Voynet à Dole. C'est Lionel Jospin. Il a appris l'agression dont a été victime sa ministre, qui, la veille, a essuyé un coup de poing et des insultes en pleine rue. Il tient à prononcer quelques mots de réconfort. Mais il l'appelle aussi pour l'informer que le remaniement est proche. Ce n'est pas la première fois qu'il la sonde: «J'ai bien entendu ton message, j'ai lu dans la presse ta volonté de changer de portefeuille, alors où est-ce que tu te verrais?», l'interroge-t-il en substance. Lionel Jospin prend sa ministre au mot, il est prêt à envisager qu'elle change ses attributions. Sont évoquées la Ville, la Santé, qui pourraient prendre la forme de vrais ministères. Dominique Voynet se met à échafauder quelques hypothèses, Lionel Jospin l'arrête: «Le Premier ministre, c'est moi». En clair, ce n'est pas à elle de dessiner le futur gouvernement.

Réflexion. Elle émet en tous cas une condition: «Je veux qu'un Vert continue la tâche entreprise à l'environnement.» Niet de Jospin. Dominique Voynet demande un délai de réflexion puis raccroche. Elle alerte son cabinet, la direction des Verts et leurs députés, rendez-vous est pris pour une conférence téléphonique le lendemain à 10 heures. Lundi matin, avec une dizaine de personnes en ligne, Dominique Voynet raconte la teneur de son entretien avec le Premier ministre, puis demande aux