Le remaniement ministériel technique opéré par Lionel Jospin a été
subi comme une mortification par les Verts. Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, revient sur cette épisode et explique les raisons pour lesquels les Verts, collectivement, ont refusé les propositions du chef du gouvernement.
Malgré le bon score des Verts aux européennes, le remaniement ministériel n'a pas touché aux équilibres au sein du gouvernement. Une occasion ratée pour vous?
C'est clairement un remaniement technique qui fait l'impasse sur cet événement électoral. Mais je suis d'accord avec Lionel Jospin quand il affirme qu'on ne change pas la composition d'une équipe à chaque élection particulière. Que ça bouge, c'est évident. C'est au moment des législatives, avec le renouvellement de l'Assemblée nationale, qu'on peut s'engager sur un programme pour une durée connue de tout le monde.
Il y a quand même eu un signal envoyé de la part de l'électorat?
Je n'ai pas insisté pour un rééquilibrage, mais j'ai tenu à dire aux autres composantes de la majorité qu'elles devaient entendre le message des électeurs. Je l'ai redit lors du dîner des chefs de parti à Matignon il y a quinze jours: ne croyez pas que l'aspiration à une meilleure qualité de la vie soit un problème mineur qui peut être sous-traité par les écologistes au ministère de l'Environnement. C'est une préoccupation qui monte en puissance dans toutes les couches de la société, qui concerne des domaines aussi varié