Six années et quatre mois de chasse à l'homme: les 2 310 jours passés à rechercher le meurtrier de la première policière tuée en France ont soudé à jamais les officiers du groupe V. Du petit «6e» Xavier, fan de football et d'Hugo Pratt, au chef Alain V., hidalgo à moustache, doté d'une «bonne vista», on travaille en «osmose». De «doublure» (permanence) la nuit du 20 février 1991, l'équipe V. a «dérouillé» (récupéré l'affaire): à 1 h 20 du matin, près du périphérique, porte de Clignancourt à Paris (XVIIIe), Catherine Choukroun, 27 ans, une gardienne de la paix qui surveillait un radar, a été la cible de tirs de chevrotine. Un témoin parle d'une «voiture foncée de petite cylindrée, genre Peugeot 205 noire», qui roulait tous feux éteints avec trois occupants, un homme «avec un foulard à carreaux rouge et blanc autour du cou» un keffieh et «une femme blonde assise à l'arrière». Vengeance d'un chauffard, acte gratuit, crime du hasard? «L'affaire insoluble par excellence.» Fausses pistes. Dans un tel brouillard, une seule solution: «Ratisser de façon systématique.» Retrouver les 480 automobilistes flashés cette nuit-là pour excès de vitesse sur le périphérique, vérifier domicile et emploi du temps. Idem pour les 20 000 propriétaires de Peugeot 205 noires répertoriées par les concessionnaires. Aucun résultat. Localiser aussi les 4 000 malades mentaux en liberté ou non le soir du crime. Fastidieux. Sans compter les lettres anonymes et les appels farfelus, soit 150 pistes à trait
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Traqueurs de tueurs
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publié le 5 août 1999 à 0h23
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