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Libération
Interview

Les verts à Jospin: c’est le nucleaire ou nous.

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Ils quitteront le gouvernement si EDF remplace ses centrales.
publié le 19 août 1999 à 0h17

Les Verts veulent rester Verts. Et, rien de mieux, pour ce faire, qu’un bon vieux bras de fer avec le lobby nucléaire. A quelques jours de leurs journées d’été qui se tiendront à Lorient du 24 au 27 août, le parti de Dominique Voynet lance une offensive sans précédent sur son domaine historique de lutte. En ouvrant plusieurs fronts: une plainte a été déposée hier contre l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour «abus de confiance» dans la Meuse, et surtout, pour la première fois, les Verts brandissent la menace de quitter le gouvernement si le moratoire sur la construction de nouvelles centrales, pierre angulaire de l’accord Verts-PS, n’est pas respecté. En effet, les industriels Framatome et Siemens attendent pour la fin de l’année de Lionel Jospin son feu vert pour lancer l’EPR, premier prototype d’une nouvelle génération de centrales. Une commande d’EDF atomiserait la gauche plurielle, assure la direction des Verts.

En réalité, il semble qu'aucune urgence n'impose à Lionel Jospin de se prononcer sur les EPR cette année ou même l'année prochaine. Pour les Verts, il s'agit donc surtout de donner des gages à la base du mouvement. Cette dernière a passé un fort mauvais été: «humiliée» par un remaniement ministériel qui, de l'aveu même de Dominique Voynet, «a fait l'impasse» sur le bon score de Daniel Cohn-Bendit aux élections européennes (Libération du 5 août), la base du parti a dû avaler plusieurs couleuvres estivales: la publication début août