Frangy-en-Bresse envoyée spéciale

C'est une vraie fête de campagne. Avec une fanfare, des tables sous des bâches pour un déjeuner à 60 francs, «tout dans la même assiette, hein, c'est rupestre ici». Avec un podium sur le terrain de foot où, couché dans l'herbe, assis sur des chaises en plastique, on regarde des équilibristes et des jongleurs. Où l'on écoute aussi des discours politiques. Pierre Joxe s'amuse: «Quand on me demande: "Frangy, mais c'est près d'où? , je réponds: "Frangy, c'est loin de tout.» C'est lui qui a fait la célébrité du village bressan. Elu en 1973 député de Saône-et-Loire, le président de la Cour des comptes a lancé la fête de Frangy à l'avant-dernier dimanche d'août. Peu à peu, la fête est devenue une sorte de prérentrée politique. Cette année, les affiches orange et jaune proclament: «Frangy-en-Bresse, 27e grande fête populaire avec Elisabeth Guigou, grand bal gratuit.» Avant elle, Laurent Fabius, Lionel Jospin et François Hollande ­ pour ne citer que les derniers invités ­ sont venus défiler ici. Cette année, la garde des Sceaux est l'invitée d'honneur. Un nouveau signe de sa montée en puissance au sein du PS. D'ailleurs, samedi prochain, à l'université d'été du PS, Elisabeth Guigou sera l'invitée du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), comme Martine Aubry l'année dernière.

Joxe «tapi dans l'ombre». A Frangy, depuis deux ans, c'est Arnaud Montebourg qui, élu député PS sur les terres de Pierre Joxe en 1997, lance les cartons d'invitation. L'ancien av