Que faire des fruits de la croissance: réduire le déficit de l'Etat,
alléger les impôts, laisser filer les dépenses publiques? Rituelle, la question anime la vie politique dès que l'économie française retrouve un rythme de croisière suffisant pour remplir les caisses de l'Etat. C'est le cas en cette fin d'été. Dès le 14 Juillet, lors de son intervention télévisée, le chef de l'Etat avait vendu la mèche, mettant en demeure son Premier ministre de profiter de cette manne pour réaliser des réformes de fond. Comprendre: baisser les prélèvements obligatoires. La publication, début août, de la situation du budget de l'Etat pour le premier semestre a ouvert le débat à gauche et fait monter la pression. Lionel Jospin ne dispose que d'une dizaine de jours pour trancher. Prévu au Conseil des ministres du 15 septembre, le projet de loi de finances pour l'an 2000 doit être prêt au plus tard le 2 ou 3 septembre. Un petit déjeuner des leaders du PS et une réunion des ministres sont prévus le vendredi 27 septembre à Matignon sur le sujet.
Embellie. C'est que l'amélioration est spectaculaire. Fin juin, indiquent les statistiques du ministère des Finances, le déficit atteint 112 milliards de francs, contre 180 milliards l'année précédente à la même époque. Les dépenses décroissent (- 0,2%) et les rentrées augmentent de 62 milliards, soit plus rapidement que prévu. Le phénomène concerne principalement l'impôt sur les sociétés, qui enregistre un bond de 30 milliards, alors que la progression att