Lorient, envoyé spécial.
Déclarations intempestives, ultimatums envoyés à Lionel Jospin, menaces de quitter le gouvernement" La rentrée est chaude chez les Verts.
Je suis arrivée à Lorient tranquille et sereine. Et les Verts ne sont pas à cran. Les ultimatums n'engagent que leurs auteurs. Ceci dit, nous venons de connaître un succès électoral réconfortant et mérité. Nous avons la volonté d'aller plus vite, d'être mieux reconnus.
Lionel Jospin n'a pas profité du miniremaniement pour le faire.
Même si je dispose d'une liberté de parole, je ne trouve effectivement pas normal, ni confortable, d'être la seule Verte au gouvernement. Il y a 25 socialistes et je suis seule pour porter les aspirations de 10% de l'électorat. J'aurais trouvé bien que nous soyons mieux représentés. Pas tant pour des raisons d'arithmétique, mais pour donner le signal d'une meilleure prise en compte des thèmes portés par les Verts. Quel bilan tirez-vous aujourd'hui de votre participation au gouvernement?
Il n'est pas facile à faire. Car sur bien des sujets, nous ne sommes pas dans une logique du tout ou rien. Sur de nombreux thèmes contenus dans les accords Verts-PS, le respect des engagements a été enclenché. Mais la loi sur les 35 heures, par exemple, sera-t-elle un outil de lutte contre le chômage et de développement du temps libre ou un cheval de Troie dont profitera le patronat pour précariser les salariés? La parité, elle est là, mais, sans les modes de scrutin qui vont avec, elle reste un peu formelle.