Un communiqué de Lionel Jospin, une tribune furibarde de Mazarine Pingeot pour défendre la mémoire de son père: près de quatre ans après sa disparition, les derniers propos prêtés à François Mitterrand par Jean d'Ormesson ont ravivé le parfum de polémique qui colle aux basques de l'ancien président de la République.
Dans le Rapport Gabriel, vrais-faux mémoires à paraître début septembre chez Gallimard, l'écrivain raconte son ultime entrevue avec le défunt. La scène se passe à l'Elysée, le 17 mai 1995, quelques minutes avant que le Président ne transmette ses pouvoirs à son successeur, Jacques Chirac. Entre thé, confitures et discussion à bâtons rompus sur «la maladie des hommes d'Etat», Jean d'Ormesson aborde l'affaire Bousquet. L'automne précédent, le journaliste Pierre Péan a révélé que François Mitterrand a conservé jusqu'au soir de sa vie des relations d'amitié avec René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy. «Beaucoup reprochent au Président les liens qui l'unissent à ce personnage qui a joué un rôle important dans la collaboration avec l'Allemagne hitlérienne, écrit Jean d'Ormesson. François Mitterrand m'écoute sans irritation apparente. Et il me regarde. "Vous constatez là, me dit-il, l'influence puissante et nocive du lobby juif en France. Il y a un grand silence.» Réactions. A peine connus ces propos reproduits par le Nouvel Observateur, qui publie dans son édition de cette semaine les bonnes feuilles de l'ouvrage de l'académicien, Lionel Jospin s