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Libération

Chevènement jette de l'huile sur le feu des Verts. Devant le MDC, il a pris l'exact contre-pied de Voynet sur le nucléaire.

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publié le 30 août 1999 à 0h09

Perpignan envoyé spécial

Jean-Pierre Chevènement joue les pousse-au-crime. Dominique Voynet, ministre verte de l'Environnement, menaçait de démissionner si le gouvernement se lançait dans la construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération, type EPR" Voilà que le ministre de l'Intérieur profite de l'université d'été de son parti, le Mouvement des citoyens (MDC), réunie ce week-end à Perpignan, pour exhorter le Premier ministre à respecter ce programme, «conforme à l'intérêt national». Un intérêt national au nom duquel il a d'ailleurs condamné la décision «d'un comité de banquiers irresponsables» de s'opposer au regroupement des grandes banques françaises (lire en pages Evénement).

«Responsabilité». «La construction de l'EPR s'impose», a tranché le ministre devant près de 300 militants. Tant pis si cela doit provoquer le départ des Verts du gouvernement. Pour Chevènement, «ce serait moins grave que si nous, nous partions, car nous apportons au gouvernement un élément de responsabilité indispensable à son succès. Pour une fois, je suis d'accord avec Daniel Cohn-Bendit, on ne menace pas de sortir, on sort. Je suis bien placé pour savoir de quoi je parle», a-t-il déclaré, en allusion à sa démission du gouvernement en 1991, pour protester contre la participation de la France à la guerre du Golfe.

Lui, en tout cas, s'affiche à l'aise dans un gouvernement qui a enchaîné «trois victoires électorales successives» (législatives, régionales et européennes) et qui a vu «le retou