Une «deuxième étape» Jospin, mais pour quoi faire? La réponse coule
de source: aller au bout d'une législature certes, mais aussi bâtir une candidature à la présidentielle, la sienne. En la circonstance, ce qui se conçoit bien dans le huis-clos socialiste ne s'énonce pourtant pas clairement. Pour avoir une chance de réussir ses deux objectifs, le Premier ministre a choisi d'ignorer le second en public. L'exercice qu'il s'impose recèle, du coup, une part de finasserie ou, si l'on préfère, de «dissimuler vrai», par opposition au fameux «parler vrai». Jospin ambitionne, entre «exclus, classes populaires et classes moyennes», une «nouvelle alliance» qui sonne comme un slogan présidentiel, il se donne un projet sur dix ans pour «reconquérir une société de plein emploi»; mais, assure-t-il dans le même temps, il n'a d'autre «horizon politique» que les législatives de 2002" Tout cela vibre un peu grosse ficelle!
Faveurs de l'opinion. Mais le chef du gouvernement assume l'ambiguïté, convaincu qu'il n'a pas d'autre choix tactique. Rocard, pense-t-il, a perdu les faveurs de l'opinion pour avoir été plus candidat à l'Elysée que Premier ministre. Idem pour Balladur. Lui entend échapper à ce destin en demeurant plus Premier ministre qu'autre chose. Pendant cinq ans, une éternité que le dernier à connaître a été Raymond Barre! C'est dire le défi. Si audacieux que certains conseillent à Jospin de quitter le métier avant l'échéance. Mais le scénario a l'inconvénient de briser l'image d'un hom