Sur son bureau, rue de Grenelle, Martine Aubry a un calendrier. Au
feutre fluo, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a coché les jours de rendez-vous importants. Ceux où elle doit être à l'Assemblé nationale, au Sénat, au Conseil des ministres, ou devant une commission parlementaire. Elle a fait le compte: d'ici au 31 décembre, il lui reste douze jours libres. Tous les autres sont bloqués, et ceux en blanc risquent de l'être assez vite. Car il lui faut avant la fin de l'année faire voter la seconde loi sur les 35 heures, engager les comptes de la Sécurité sociale sur la voie de l'équilibre, et préparer une réforme des retraites qui puisse éviter la faillite du système à l'horizon 2015.
Le 5 octobre. Le débat sur la réduction du temps de travail est le premier qui viendra à l'ordre du jour de la session parlementaire. L'examen du texte, qui a été arrêté le 28 juillet en Conseil des ministres, commencera le mardi 5 octobre à l'Assemblée. Entre les navettes avec le Sénat, le très probable recours de l'opposition devant le Conseil constitutionnel et les décrets d'application, le gouvernement peut espérer une entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2000. En termes de calendrier, l'affaire est donc bien engagée.
Politiquement, la partie sera plus serrée. Le problème n'est pas tant de contenir les gesticulations de la droite et des patrons du Medef (Mouvement des entreprises de France), mais de calmer les surenchères à gauche et ménager les susceptibilités syndicales. Vu l'