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Libération

Trois responsables socialistes commentent le virage politique de Jospin. Le PS exhume les classes moyennes.

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publié le 31 août 1999 à 0h09

La rentrée socialiste met les classes moyennes à l'honneur.

Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie, leur promet une baisse de l'impôt sur le revenu en 2001. Et elles font leur apparition dans le vocabulaire jospinien. Dimanche, à La Rochelle, dans son discours de clôture de l'université d'été du PS, le Premier ministre en a fait l'un des trois pôles, avec «les classes populaires et les exclus», de la «nouvelle alliance» qu'il entend bâtir au cours de la décennie à venir (Libération d'hier). Une nouveauté sémantique pour Lionel Jospin, qui préférait jusque-là ancrer son discours plus à gauche.

C'est que, sur ce terrain des classes moyennes, le locataire de Matignon a plutôt un temps de retard. Sur la scène européenne, le Premier ministre britannique Tony Blair et le chancelier allemand Gerhard Schröder, unis par un «Manifeste» publié à la veille des européennes, ont pris une longueur d'avance dans cette quête de «modernité» social-démocrate.

En France même, la chasse aux classes moyennes bat son plein. Daniel Cohn-Bendit, sous la bannière écologiste, y a remporté un succès notable lors du scrutin européen et tente, depuis le 13 juin, de définir les contours d'une «troisième gauche» qu'il entend incarner. Au sein du PS, Laurent Fabius se veut de longue date porteur de «modernité». Il l'a rappelé la semaine dernière en faisant de la baisse des impôts la condition d'une victoire de la gauche aux élections législatives de mars 2002. Autant de concurrents qui ont conduit Josp