Aux universités d'été des jeunes du RPR et de l'UDF, Nicolas Sarkozy
comme François Bayrou ont viré leurs cutis sur le Pacs que vous aviez été seule à soutenir.
J'avais dit que la droite me remercierait pour mes prises de position «dans quelques années». Il lui a fallu quelques semaines. Je suis partagée entre la satisfaction d'avoir eu raison et la rage de voir qu'on a gâché une belle occasion. La politique est souvent l'art d'avaler son chapeau. Mais là, c'est un énorme sombrero.
Que révèle ce soudain intérêt pour le Pacs?
Les partis politiques se sont étiolés. Leurs appareils vieillissants ne jouent plus cette mission de caisses de résonance, de médiateurs des désirs de l'opinion dont l'Homo politicus a besoin. C'est particulièrement vrai à droite. Dans leurs permanences, les parlementaires ont écouté les militants les plus traditionalistes et les plus âgés. Et ils ont cru qu'il n'y avait que des opposants au Pacs. Une fois cette bataille menée, la droite a réfléchi. Elle a été aidée par deux études. Celle de la Sofres dans le Figaro, parue fin juin, indiquait que deux tiers des moins de 35 ans sont favorables au Pacs. Celle du Credoc pour le Monde, à la mi-août, montre que, globalement, il y a de moins en moins de différences sur les problèmes de société entre les électeurs de gauche et de droite. Les dirigeants de droite n'étant pas plus bêtes que ceux de gauche, ils se sont rendu compte qu'ils avaient fait une fantastique contre-performance. Ils cherchent maintenant à ra