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Libération

L'extrême droite du FN contre Le Pen. En université d'été à Orange, le FN se déchire encore. L'aile dure reproche à Le Pen d'avoir reconnu le caractère «multiconfessionnel» du pays. Et se voit traitée de «raciste».

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publié le 2 septembre 1999 à 0h39

Au Front national, les fins d'été sont orageuses. L'an dernier,

Bruno Mégret avait profité de l'université d'été pour se porter candidat à la tête de liste des élections européennes. Il avait récolté en retour une déclaration de guerre de Jean-Marie Le Pen, coup d'envoi du processus d'éclatement du parti d'extrême droite. Cette année, affaiblis par la scission et la claque des européennes (5,69% des voix), les clans ressortent les dagues pour se disputer de plus belle un héritage en capilotade. Et n'hésitent plus à contester ouvertement un dirigeant vieillissant dont la succession occupe tous les esprits.

«Lucide». C'est Jacques Bompard, le maire d'Orange (Vaucluse), qui a sonné le début de ces hostilités de rentrée, désormais traditionnelles. Inaugurant, lundi, la quinzième université d'été frontiste, qui se tient toute la semaine dans sa ville, il s'en est pris à ceux qui, au FN, jugent que «la France est désormais un pays multiconfessionnel». Dénonçant cette «erreur récemment commise», l'édile lepéniste a exhorté le parti à «reprendre l'offensive sur le terrain de l'immigration» en «cherchant de nouveaux angles d'attaque». «Jacques Bompard se place dans la ligne de Bruno Mégret», a dénoncé aussitôt le conseiller régional de Provence Stéphane Durbec. Cet élu d'origine antillaise s'est d'ailleurs fendu, cette semaine, d'une lettre aux 40 membres du bureau politique pour «remettre les pendules à l'heure» et soutenir la ligne défendue par Samuel Maréchal, directeur de la comm